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Gravity, or not gravity ?

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Astronaute seul dans l'espace

Fabuleux exercice de style que j’aurais aimé voir en 3D, tant il s’y prêtait. Depuis le temps que j’y pensais : que se passe-t-il quand un astronaute est séparé de son vaisseau ?

Je n’ai pas tellement profité des vues de la Terre. Faute au manque de 3 D ? Ou au besoin de survie prioritaire sur la contemplation, qui surgit quelques minutes après le début ?

Lire la suite de l’article après avoir vu le film.

Réalisme

On y est comme dans Apollo 13, sauf quelques procédés dramatiques téléphonés, du genre : je m’en sors juste à temps, une seconde plus tard j’étais cuit (au moins trois au compteur). Visuellement cela paraît nickel, et je me demande comment ils ont pu simuler l’apesanteur en permanence. On parle d’effets visuels : oui, alors c’est fort bien fait. La chance dans ces cas-là c’est qu’on a tendance à regarder les visages qui eux sont bien réels. Seule liberté prise par le réalisateur, à ma connaissance, c’est l’absence de réverbération lumineuse des vitres des scaphandres (indispensable pour se protéger des UV), dans le souci légitime de nous donner accès visuel aux visages.

Dernier point d’interrogation pour moi : que fait la station chinoise à 100 km de l’internationale ? Le monde est grand quand même.

Existence

Film de survie, Gravity joue sur le ressort dramatique le plus basique qui soit, le plus universel : l’instinct de survie, donc. OK, le cadre s’y prête parfaitement et n’avait pas tant été utilisé avant. Je ne me souviens que d’Apollo 13 et d’une séquence de 2001. On a donc le goût de la découverte.

Objectif plus ou moins atteint sur sa capacité à nous faire goûter la vie, par exemple à travers la sensation retrouvée de la gravité à la fin.

J’accroche plus ou moins aux débats intérieurs de Ryan (Sandra Bullock). Mais cela paraît une nouvelle fois vraisemblable.

Matt sauve Ryan, par le geste et aussi la parole, l’air de rien. Ryan doit beaucoup à Matt, pour ces quelques minutes vécues ensemble. C’est le cœur du film au fond : Ryan survit grâce à la chance, à son talent, mais aussi, de manière indispensable, grâce au geste et à la parole d’un autre.

La destruction en chaîne des modules habitables en orbite jette un froid sur l’avenir de la conquête spatiale. Cela nous partage une vision apocalyptique de la chose (07/11 : le salut n’est pas dans la conquête spatiale. Adieu les 70’s et les 80’s). On y assiste sans mots, depuis le seul point de vue d’un être humain qui n’en a cure, avec comme seule priorité la survie.

Côté existence, ça va, mais pas de grandes révélations. On survit quoi ! Comme après un (très) gros coup de stress, du genre l’accident qui aurait pu tourner beaucoup plus mal. Avec un tel décor et un tel scénario, on aurait pu attendre davantage. Tant pis, le sujet reste disponible pour une autre tentative !

Finalement, l’intérêt du film reste surtout l’expérience humaine de l’espace, que l’on peut faire devant l’écran. Il manque ce quelque chose d’unique qu’un très bon film me procure, que j’appellerais l’enrichissement existentiel.

Et si on m’y collait ?

Bravo les artistes ! J’espère aller le revoir en 3D, ce sera géant.

Imaginons maintenant que, dans une autre vie, on me confie ce scénario et le même budget de 100 millions de dollars.

Primo, j’aurais pris la même équipe. Le scénario aussi, en réaménageant les dialogues existentiels à partir de ma propre expérience… à défaut de mieux.

Secundo, j’aurais évité la musique bruyante, qui nous éloigne de l’image si réaliste. Peut-être quelques bouts de musique classique ou baroque par-ci par-là. Mais pas pour faire péter l’adrénalyne, parce que ces jaillissements sonores en 12.1 ne font que déréaliser ce qui se passe.

Tertio, bien que Clooney et Bullock jouent bien, j’aurais pris des acteurs inconnus, pour augmenter encore le réalisme et également l’identification aux personnages qui est un ressort essentiel de l’expérience du spectateur d’un tel film.

…. Et quatrièmement, j’aurais mis plus de contemplation, puisque c’est le loisir préféré de la plupart des astronautes en orbite terrestre.

A vous de jouer !

Tracy_Caldwell_Dyson_in_Cupola_ISS

"Vraie" photo prise dans l'ISS. Autoportrait de Tracy Caldwell Dyson devant le hublot panoramique.


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